Comment prescrire une finition bouchardée dans un CCTP

La finition bouchardée fait partie des traitements de surface du béton les plus courants pour obtenir une texture antidérapante, une exposition partielle des granulats ou une meilleure adhérence avant application d’un revêtement.
Pour garantir la qualité du rendu et la conformité de l’exécution, la prescription dans le CCTP (Cahier des Clauses Techniques Particulières) doit préciser un certain nombre d’éléments techniques mesurables.

Rôle du CCTP dans la définition des finitions de béton

Le CCTP fixe les exigences de performance et d’aspect des ouvrages en béton.
Concernant la finition, il précise :

  • le type de traitement (ici, bouchardage mécanique ou manuel) ;
  • le niveau de rugosité attendu ;
  • la zone d’application (sols, rampes, escaliers, façades, etc.) ;
  • et les méthodes de contrôle permettant de vérifier la conformité du travail exécuté.

Une prescription claire évite toute ambiguïté lors de l’appel d’offres et au moment de la réception des travaux.

Exigences techniques d’une finition bouchardée

Le bouchardage consiste à frapper la surface durcie du béton à l’aide d’outils munis de pointes (bouchardes manuelles, marteaux pneumatiques ou plaques mécaniques).
Cette opération crée un relief régulier et enlève une fine couche superficielle sans altérer la structure du béton.

Pour une bonne prescription, il convient d’indiquer :

  • la profondeur moyenne du piquetage, généralement comprise entre 1 et 3 mm selon l’effet souhaité ;
  • l’uniformité de la texture sur l’ensemble de la zone ;
  • le profil de rugosité ou le coefficient d’adhérence attendu (à titre indicatif, µ ≥ 0,6 pour une surface antidérapante) ;
  • la compatibilité du traitement avec un éventuel durcisseur, hydrofuge ou revêtement ultérieur ;
  • et la tolérance d’aspect : absence d’éclats, d’arêtes cassées ou de traces profondes.
Surface Bouchardée
Par Satrughna — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10260939

Normes et documents de référence à citer

Une prescription conforme peut s’appuyer sur les textes suivants :

  • NF EN 206 : Béton – Spécification, performances, production et conformité ;
  • NF EN 13318 : Définitions relatives aux travaux de chape et de finition des surfaces ;
  • DTU 21 (NF P 18-201) : Exécution des ouvrages en béton ;
  • Recommandations AFGC (Association Française de Génie Civil) sur la description des finitions de surface et la rédaction des CCTP ;
  • Guide de la Prescription des Bétons Décoratifs (CIMbéton/AFGC, dernière édition disponible).

Ces références encadrent les critères de finition, les tolérances dimensionnelles et les méthodes de contrôle sur site.

Exemple de rédaction dans un CCTP

Finition du béton – Surface bouchardée

La surface du béton sera traitée par bouchardage mécanique léger afin d’obtenir une texture homogène exposant partiellement les granulats.
La profondeur moyenne des impacts sera comprise entre 1 mm et 3 mm.
Le traitement sera effectué après durcissement complet du béton (≥ 28 jours) à l’aide d’un équipement adapté limitant les vibrations.
Un échantillon de validation sera réalisé sur site avant démarrage des travaux pour validation par la maîtrise d’œuvre.
Le contrôle visuel de l’uniformité et la mesure ponctuelle du relief seront réalisés conformément aux recommandations de l’AFGC et au DTU 21.

Cette formulation peut être adaptée selon la destination de l’ouvrage (sol, rampe, façade, escalier).

Points clés pour une bonne prescription

  1. Définir la zone concernée et le type de trafic (piéton, véhicule léger, chariot élévateur).
  2. Indiquer le niveau de rugosité ou d’adhérence attendu selon la norme NF EN 13318.
  3. Préciser la méthode d’exécution : bouchardage manuel, pneumatique ou mécanique.
  4. Demander un essai préalable sur échantillon pour valider le rendu visuel et la profondeur.
  5. Prévoir les tolérances de finition (± 1 mm sur la profondeur de relief).
  6. Intégrer les exigences de propreté et de protection après traitement (nettoyage, aspiration des poussières).

Contrôle et réception de la surface

Le contrôle porte sur :

  • l’aspect visuel général ;
  • la régularité du relief ;
  • la présence éventuelle de fissures, éclats ou variations de couleur ;
  • la conformité du niveau de rugosité par rapport à l’échantillon validé.

Ces vérifications se font avant tout traitement complémentaire ou scellement.

Pour aller plus loin

Pour la phase d’exécution sur chantier, consultez notre page dédiée au bouchardage du béton, qui décrit les méthodes, équipements et contrôles nécessaires à une mise en œuvre conforme.

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