Différence entre joint de dilatation, joint de construction et joint de retrait

Les joints sont des éléments essentiels dans tout dallage en béton. Ils permettent au matériau de se dilater, de se contracter et de supporter les contraintes mécaniques sans se fissurer. Pourtant, les termes joint de dilatation, joint de construction et joint de retrait sont souvent confondus, alors que chacun remplit une fonction très spécifique.
Comprendre ces différences est fondamental pour concevoir, exécuter et entretenir un sol industriel durable, capable de résister à des années d’usage intensif.

Le joint de dilatation : accompagner les mouvements du béton dans le temps

Sous l’effet de la température et de l’humidité, le béton se dilate ou se contracte légèrement. Sans espace de liberté, ces mouvements provoquent fissures, soulèvements ou contraintes internes.
Le joint de dilatation a pour rôle de séparer deux zones du dallage afin qu’elles puissent bouger indépendamment. Il absorbe les variations dimensionnelles et protège la dalle contre les déformations.

On le retrouve :

  • à intervalles réguliers selon la taille du dallage (souvent tous les 6 à 8 m) ;
  • autour des éléments verticaux tels que murs, poteaux, rampes ou fondations ;
  • dans les zones exposées à des changements thermiques importants, comme les parkings ou entrepôts ouverts.

Sa mise en œuvre repose sur une coupure complète de la dalle, généralement comblée par un matériau souple (profil compressible ou mastic élastique) qui accompagne les mouvements sans se rompre.
Dans les environnements soumis à l’eau ou à l’humidité, l’étanchéité des joints de dilatation devient un point critique pour empêcher toute infiltration et garantir la durabilité du béton environnant.

Le joint de construction : relier deux phases de bétonnage

Contrairement au joint de dilatation, le joint de construction ne permet pas un mouvement, mais marque une interruption volontaire du coulage du béton.
Il est indispensable lorsque la dalle ne peut pas être coulée en une seule fois et qu’il faut relier deux phases distinctes.
Sa surface doit être soigneusement préparée avant le second coulage : propre, rugueuse et parfois équipée de goujons ou de barres d’attente pour assurer la continuité structurelle.

Un joint de construction bien positionné devient invisible dans le sol fini. Mais s’il est mal planifié, il peut devenir un point faible où apparaissent des fissures longitudinales ou des différences de niveau. C’est pourquoi sa localisation et sa préparation font partie intégrante du plan de joints dès la conception du projet.

Le joint de retrait : contrôler la fissuration naturelle du béton

Lors du durcissement, le béton perd une partie de son eau et se contracte légèrement. Cette rétraction peut provoquer des microfissures aléatoires si elle n’est pas maîtrisée.
Le joint de retrait sert à guider cette fissuration de manière prévisible. Il s’agit d’une coupe fine réalisée par sciage, en général vingt-quatre à quarante-huit heures après le coulage.
Cette intervention localise les tensions dans un point précis, évitant les fissures anarchiques sur la surface.

Les paramètres essentiels sont :

  • une profondeur d’environ un tiers de l’épaisseur du dallage ;
  • un espacement régulier, souvent entre 4 × 4 m et 6 × 6 m ;
  • une exécution rapide après le coulage pour agir avant la rétraction finale.

Ces joints, discrets mais indispensables, garantissent une surface stable et homogène sur le long terme.

L’interaction entre les trois types de joints

Dans un dallage industriel, les trois familles de joints fonctionnent ensemble :

  • Les joints de retrait maîtrisent les contraintes internes liées au séchage.
  • Les joints de construction assurent la cohésion entre deux phases de bétonnage.
  • Les joints de dilatation absorbent les mouvements structurels à long terme.

Un plan de joints bien conçu tient compte de la géométrie du sol, de la température ambiante, des charges roulantes et de la destination du bâtiment. Cette coordination garantit un comportement uniforme du dallage et réduit les interventions futures.

Mise en œuvre et entretien

Les joints sont les points les plus sensibles d’un sol industriel. Ils subissent la charge des engins, l’usure mécanique, la poussière et parfois la pénétration d’humidité.
Un contrôle régulier permet d’éviter la dégradation prématurée. Lors de ces inspections, il convient de vérifier :

  • l’état des arêtes du béton ;
  • la propreté du joint ;
  • la souplesse du matériau de remplissage ;
  • la planéité générale entre les dalles.

Lorsque le mastic a perdu son élasticité ou que les bords sont ébréchés, une intervention de maintenance doit être programmée pour restaurer la continuité du sol et garantir le transfert de charge.

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Les conséquences d’une mauvaise gestion des joints

Lorsqu’un joint est mal conçu ou mal entretenu, il devient rapidement un point de faiblesse. Les signes les plus fréquents sont des fissures traversantes, l’effritement des arêtes, des soulèvements localisés ou la formation de poussière.
Dans un entrepôt, ces dégradations ne sont pas seulement esthétiques : elles peuvent ralentir les opérations logistiques, endommager les chariots ou mettre en danger les opérateurs.
À long terme, la réparation d’un joint détérioré coûte toujours plus cher qu’une maintenance préventive régulière.

Conclusion

Chaque type de joint joue un rôle précis dans la performance du béton.
Les joints de retrait contrôlent la contraction initiale ; ceux de construction assurent la continuité structurelle ; et les joints de dilatation permettent au matériau de respirer sans se fissurer.
Bien conçus, exécutés et entretenus, ils garantissent un sol industriel durable, stable et sûr.
Dans les environnements soumis à un trafic intense ou à des variations thermiques importantes, leur maîtrise n’est pas une option : c’est la base d’un sol performant et pérenne.

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